Morceaux choisis

Les biens communs sont le secret bien gardé de notre prospérité. Chacun les rencontre quotidiennement, en tous lieux. Chacun y a constamment recours dans ses activités économiques, en famille, en politique ou au cours de son temps libre. Ils font partie des présupposés tenus pour évidents de la vie sociale et économique, et demeurent pourtant largement invisibles. Ce sont leurs « cadets » qui retiennent entièrement l’attention du public : les biens privés, qui voyagent des usines aux centres commerciaux pour inonder les consommateurs, et les biens publics, planifiés et inaugurés un peu partout par les maires et chefs de gouvernement. La pensée économique est focalisée sur le va-et-vient de l’accumulation des biens privés. Le peu d’attention qui lui reste est consacré aux flux et aux reflux du budget de l’État, qui servent à payer les biens publics. Les biens communs, quant à eux, vivotent en marge des débats sur la prospérité de nos sociétés – et pourtant nul ne saurait s’en passer.

Les entreprises ont besoin des biens communs pour produire.

Nous en avons tous besoin pour (sur)vivre.

Dans la sphère numérique, les productions et les échanges fonctionnent d’autant mieux que l’accès aux objets et aux données est moins entravé. Pour naviguer librement dans le monde virtuel, mais aussi pour permettre un développement culturel créatif, il est indispensable que les codes sources des logiciels, de même que toute la richesse des textes, sons, images et films disponibles en ligne, ne soient pas clôturés par des droits de propriété intellectuelle restrictifs.

« On trouve des exemples de gestion des ressources réussie ou défaillante aussi bien par des gouvernements que par des institutions communales, des coopératives, des organisations de bénévoles, des particuliers ou des entreprises. » - Elinor Ostrom, Prix Nobel d'économie 2009

Voir aussi