Le logiciel libre et les données ouvertes au service des territoires

Normalisation des échanges d'informations ou pourquoi la largeur des réservoirs additionnels de la navette spatiale américaine dépend de la largeur de la croupe d'un âne ?

Vous vous êtes toujours demandé pourquoi la largeur des réservoirs additionnels de la navette spatiale américaine dépend de la largeur de la croupe d'un âne ? Le Docteur Jean-Charles Dufour du LERTIM (Laboratoire d’Enseignement et de Recherche sur le Traitement de l’Information Médicale) nous l'explique dans son cours Normalisation des échanges d'informations pour le Master EISIS (Expertise et Ingénierie des Systèmes d'Information en Santé).

Aux USA, l'écartement entre les rails de chemin de fer est de 1,435 mètre

  • Pourquoi ce nombre étrange ? A cause des Anglais, qui ont inventé le chemin de fer, donc ont imposé l'écartement entre les rails : 4 pieds et 8,5 pouces, soit 1,435 mètre.
  • Mais pourquoi ontils choisi cet écartement ? Parce que les premières lignes de chemin de fer furent construites sur le modèle des tramways.
  • Mais pourquoi les tramways ? Parce qu'ils reprenaient l'écartement des chariots et des diligences.
  • Mais pourquoi les chariots ? Parce que les routes d'Europe avaient des ornières et qu'un écartement différent aurait causé la rupture des essieux des chariots.
  • Mais pourquoi les ornières ? Parce que l'Empire romain avait standardisé la taille de ses propres chariots.
  • Et pourquoi l'Empire romain avait il choisi cette taille là ? Parce que c'était elle qui permettait à deux ânes de marcher côte à côte sans se gêner !
  • Devinez, enfin, la largeur des réservoirs additionnels de la navette spatiale américaine…
  • Réponse : 4 pieds et 8,5 pouces, bien sûr.
  • Pourquoi ? Parce qu'ils sont acheminés par train. Ainsi, la largeur de la croupe d'un âne est visible sur le moyen de transport le plus avancé du monde !

Voir aussi

Quatre saisons de formats ouverts et d'interopérabilité

Pour la quatrième année consécutive, APITUX renouvelle sa contribution à la rétrospective de l'April sur le logiciel libre et les sujets afférents.

Quatre saisons de formats ouverts et d'interopérabilité 2009

Les formats ouverts en permettant l'interopérabilité encouragent la diversification de l'écosystème logiciel. Cette ouverture n'est pas du goût des éditeurs de logiciels propriétaires et fera l'objet tout au long de l'année d'un lobbying intense destiné à préserver leurs situations de rente. Les attaques portent au plus haut niveau : État français avec la publication d'un référentiel général d'interopérabilité (RGI) pro-Microsoft, Europe avec la révision du cadre européen d'interopérabilité (EIF).

Au mois de janvier, dans un billet à forte teneur pédagogique, aKa présente IWB pour Interactive Whiteboard File Format, un format ouvert tableaux numériques interactifs. Dans l'Agenda du Libre en février, on fête les 10 ans du protocole XMPP sur lequel est basé la messagerie instantanée Jabber.

Au début du printemps, Thierry Stoehr nous explique en quoi le XML peut aussi être un piège. Dans une présentation remarquée (document publié ici avec l'aimable autorisation de l'auteur) dans le cadre du NOiV (Nederland Open in Verbinding) aux Pays Bas, le Lieutenant-Colonel Xavier Guimard revient sur le choix stratégique de communiquer uniquement par des protocoles ouverts et libres de droits. En mai Thierry Noisette s'interroge : « La gendarmerie et sa migration de grande ampleur vers les logiciels libres feront-elles école ? » Quelques semaines plus tard, le RGI est publié et Bertrand Lemaire dénonce les conséquences de la pluralité des normes bureautiques dans l'administration « pour les poches des contribuables ». Un mauvais coup donc pour les bénéfices attendus du RGI. Dans la torpeur de l'été, l'invention du terme datacide passe relativement inaperçue, peut être tout simplement parce qu'on n'a pas envie de penser que ça pourrait arriver. 01net nous met en garde : « attention à votre choix, il vous engage pour longtemps, très longtemps ».

Microsoft tente de redorer son image en ajoutant le support ODF par Microsoft dans Office 2007 mais l'ODF Alliance dénonce la piètre qualité de cette implémentation ; nos amis de Framasoft assurent la traduction. Les critiques pleuvent de toutes parts : « I was taught to never assume malice where incompetence would be the simpler explanation. But the degree of incompetence needed to explain SP2’s poor ODF support boggles the mind and leads me to further uncharitable thoughts. » Difficile dans ces conditions de faire confiance à Microsoft lorsqu'[il annonce l'ouverture du format .pst d’Outlook|http://www.zdnet.fr/actualites/microsoft-se-decide-a-ouvrir-le-format-pst-d-outlook-39710264.htm ].

Nojhan publie son affiche Formats Libres aux couleurs de l'automne et sous une double licence Creative Commons BY SA et Art Libre. En novembre, François Fillon signe l'arrêté validant la dernière version du RGI et confirme ainsi le cadeau du gouvernement français à Microsoft. Deux semaines plus tard circule un brouillon de l'EIF qui ôte toute mention du Logiciel Libre et confond « interopérabilité » et « compatibilité ». L'April contribue à dénoncer cette situation très préoccupante et rappelle qu'il n'y pas d'interopérabilité sans standards ouverts. Jean-Christophe Becquet, vice-président de l'April résume les lourdes inquiétudes qui pèsent sur ce dossier : « Entretenir au sein même du cadre européen d'interopérabilité la confusion entre interopérabilité et compatibilité, ou pire entre interopérabilité et monoculture, ne manquerait pas de piquant : c'est pourtant ce que nous fait craindre l'affirmation selon laquelle l'interopérabilité peut être atteinte sans ouverture, via par exemple l'homogénéité des systèmes d'informations. Cherche t-on à sacrifier le I de l'EIF sur l'autel des lobbies du logiciel propriétaire comme la France vient de le faire avec son RGI ? ».

Lire la suite

Contrat Creative Commons
APITUX - Jean-Christophe Becquet
7 rue Charreton - 38000 Grenoble
06 25 86 07 92 - www.apitux.com - jcb@apitux.com