Vous le savez, une de nos préoccupations premières pour le développement des services en ligne, est la garantie d'interopérabilité.

Cette interopérabilité est essentielle pour proposer aux usagers une offre de services lisible et cohérente, malgré l'hétérogénéité des acteurs de l'administration électronique : ministères, collectivités locales, organismes de protection sociale, etc... Il n'est pas question de reproduire avec l'administration en ligne les travers qu'a connu notre réseau téléphonique dans les années 70 avec le fameux « 22 à Asnières » résultat du morcellement et des cloisonnements des réseaux locaux. Dans ce contexte, les technologies ouvertes sont pour nous une opportunité pour garantir cette interopérabilité, tout en préservant l'autonomie à laquelle les administrations sont naturellement attachées pour leurs choix stratégiques et techniques.

L'utilisation des logiciels libres représente aussi dans certains cas une opportunité en termes économiques.

La mutualisation, maître mot du programme Adèle, est aussi celui du monde du libre. Beaucoup d'administrations ont des besoins similaires, sans pouvoir, souvent se fédérer pour les couvrir. Je pense notamment aux collectivités locales.



Le recours aux logiciels libres permet de Réutiliser les développements effectués par une administration pour les enrichir, sans avoir à chaque fois à partir de zéro. Le libre représente donc un enjeu d'économie des deniers publics. Mais il faut se prémunir de l'idée encore trop répandue que « logiciel libre » = gratuité ! Ce ne sont pas les entreprises présentes ici qui vont me contredire. L'utilisation des TIC dans un cadre professionnel et encore plus quand il s'agit d'une administration, suppose un certain nombre de garanties : Ia continuité, la sécurité, la pérennité, la maintenance des solutions. Ces garanties ont un coût et donc un prix !

Renaud Dutreil - Ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’État. Les Trophées du Libre - jeudi 26 mai 2005 à Soissons.